une petite vidéo  en attendant la suite, histoire, photos et autres images animées :

Voila déja deux semaines que je suis rentré.
Le retour est difficile. Beaucoup de bonheur de retrouver Zoé qui était là pour m'accueillir. Beaucoup de bonheur de retrouver mon fils Baptiste et mes parents. Beaucoup de difficultés aussi à me recaler avec la vie à terre. Tout va très vite ici et j'ai du mal à relancer la machine. J'ai mis une fois les pieds dans un supermarché et j'en aurai vomi tellement j'y étais mal. Et puis beaucoup de maladresses : je n'ai quasiment appelé personne, je reprends juste un peu le rythme maintenant. Cette semaine sera sûrement celle du téléphone, juste avant la reprise.

En attendant ce jour je vais vous mettre quelques photos et vous raconter un peu l'arrivée. Je passe sur la journée sur le pont à surveiller les alentours pour éviter les collisions avec voiliers de courses, hydroptére (le seul l'unique... (lorsque j'ai eu Zoé au téléphone après avoir croisé ledit bateau/avion/autre je lui ai dit: Oh, j'ai croisé un hydroptére!!! benoîtement persuadé qu'il y en avait déjà une palanqué, ce qui l'a bien fait rire :-)  )), plaisanciers persuadés d'être seuls au monde, pécheurs et autres joyeusetés du genre. J'ai même eu un petit bimoteur en rase motte à pas bien loin du haut du mat. Sensation étrange d'entendre le merveille hurler puis d'entendre et de voir un avion passer juste au dessus de soi...

Donc, une fois la nuit tombée, en approche de la Gironde, j'ai vu en bateau avancer de manière étrange. D'abord en bonne trajectoire, à bâbord, puis en trajectoire de collision à tribord, puis à nouveau à bâbord pour finir à peu près derrière moi. Je craignais un pécheur et ses kilomètres de filets disposés comme des pièges tout autour d'une route que je n'arrivais pas à visualiser précisément. Le bateau poursuivant sa route dans la mienne j'ai fini par lui coller un coup de spot dans le museau histoire de m'assurer qu'il m'avait bien vu. L'effrontée répondant d'un coup de spot bien plus puissant, j'ai été rassuré quand à savoir s'il m'avait identifié. Poursuivant sa route, il me suivait donc avec insistance. Ne comprenant pas son objectif et étant toujours persuadé d'avoir affaire à un pécheur j'ai fini par allumer ma radio pour me présenter et lui demander en gros ce qu'il foutait là. Quel ne fut pas ma surprise d'entendre une voix m'annoncer une vedette des douanes et me demandant de passer sur le canal 9. S'ensuivit une série de questions sur ma provenance et ma destination. Questions auxquelles je répondis avec sincérité et même une pointe de plaisir de parler un peu français après ces 38 jours. On fini par se donner rendez vous à Port-Medoc au matin. Comme ils continuaient à me suivre je me suis dit qu'on allait rentrer ensemble. Un peu plus tard, ils m'ont rappelé pour me dire que finalement ils envoyaient un dinghy pour un contrôle à bord. Au bout d'un quart d'heure ledit canot a commencé péniblement à me remonter dans une vilaine houle croisée d'un peu moins de deux mètres tout de même. Je me demandais comment ils allaient bien pouvoir monter à bord dans un tel souk et en même temps, j'étais curieux de les voir. Une fois à hauteur ils m'ont dit qu'ils ne monteraient pas, la mer rendant l'action trop dangereuse. Ils m'ont demander combien on étaient à bord et ma réponse "seul" à sembler les rassurer. On se retrouverait au matin à Port-Medoc. Ils ont fini par partir et j'ai continué ma route sous une belle lune lumineuse comme le jour. En arrivant dans l'estuaire et pas mal de temps avant d'ailleurs j'ai eu le sentiment de me retrouver à noël, devant un sapin plat brillant de milles feu et de presque autant de couleurs. J'ai péniblement identifié les feux qui m'intéressaient pour l'arrivée au port et me suis tenu bien sagement entre les bouées rouges et vertes balisant la passe. J'avais un peu peur au large de rentrer sur la mer vive sur laquelle je naviguais mais mer et gironde avaient décidés de m'accueillir agréablement et l'étale aidant j'ai suivi la passe dans une mer absolument plate pour arriver bien au milieu de la passe complètement empétolé. Plus un brin de vent à 4 heure du matin, pas le moindre courant non plus, j'étais scotché à à peine cinq milles de la terre. J'ai donc fini par me résoudre à allumer Bourriquet, l'acariâtre et belliqueux mulet de hors bord. Quelle ne fut pas ma surprise de l'entendre démarrer au second coup et de le sentir prendre un ralenti bien stable. Je suis ensuite aller descendre les voiles qui ne me servaient plus à rien et qui claquaient péniblement à chaque roulis et me suis mis en route vers la terre. Je suis passé et repassé devant le port sans l'identifier avec Zoé qui essayait de me guider du mieux qu'elle pouvait allant jusqu'à "prendre" des photos aux flash pour me signaler sa présence. Je fini par trouver l'entrée au lever du jour après un peu plus de 48 heures sans dormir. Je posais les pares battages et les haussières rapidement et me dirigeais vers le ponton d'accueil. Je pris ma place comme un fleur, propre et net comme si j'avais fait ça tous les jours de ma vie. Je pouvais enfin serrer Zoé dans mes bras, deux mois et demi c'est long... Je manquais de peu de me mettre à l'eau en descendant du Creac'h, mes repaires de déplacement étant totalement liés au bateau. Le ponton me semblait étrange, large et en même temps, étant flottant, il me laissait un peu de cette sensation de mouvement qui m'a accompagné si longtemps. J'étais enfin à terre. J'avais faim, j'étais fatigué mais je n'aurais pas pu dormir si je m'étais couché tout de suite. J'étais heureux.

il est arrivé, Le 24 à 5h 30, alors je lui redonne les clés du blog 

Appel du matin Il est donc là  :

Nuit de veille avec moultes cargos (quand on en croise 7). Et même son premier paquebot de croisière.  Voilà maintenant il peut rentrer  il a tout vu.

Gros coup de vent cette nuit, il a mieux progressé que pendant la journée d'hier assez mollasse...

Pendant qu'on se parlait, avec ces minutes de téléphone satellite qui n'ont pas servi  pour une urgence et qui ne serviront plus à rien après son arrivée,  il s'est trouvé en pleine trajectoire de collision avec un joli de Ketch d'environ 12 mètres et ses deux  fiers mats mais pas de radar ...  Tout le monde devait dormir à bord, personne n'a bougé.  Ils avaient dü partir hier de France ... il a continué sa joli route droite de pilote automatique. J'espère pour eux qu'ils se sont réveillés avant d'arriver sur la zone  des cargos :o
Arrivée prévue sans doute au milieu de la nuit prochaine si il avance bien ( et ça correspondrait à la marée haute et permettrait de ne pas croiser le Bac du Verdon Qui relie Royan et la pointe de Grave, que je m'apprête à aller prendre pour ma part :)

  Alors ce matin, il a été entouré de dauphins là : 


Alors qu'il n'en avait pas rencontré depuis des jours

Et il aussi un  grand voilier de course

Et aussi  une star en route de collision ( du coup il est passé tout prêt ... ) :

L'hydroptere la " trimaran" volant, en route de Lorient vers  Gibraltar. Class non :o

Tadam :)

ça devait arriver
Il a du se mettre à la "cape". Alors la cape, c'est une allure qui permet d'immobiliser à peu  près le bateau  ( il a dû parfois se mettre en fuite   il en dira plus ).
Il s'est donc arrêté. 
Alors que dans cette houle de plus de trois mètres, la manœuvre   ne s'annonçait pas idéale ...

mais il n'avais guère le choix,  il devait réparer Gudule "le gentils régul (ateur) ( sa présentation est là ). Parce que même presque arrivé,  Gudule  cassé, ça  aurait impliqué de rester  à la barre constamment   jusqu'à la fin ( sans dormir donc ...  )

Gudule est notamment constitué de câbles, qui  relie le système à l'arrière avec le safran ( puis que  c'est son job, Gudule tient le cap au vent. Et avec le  raguage ( les frottements hein) les câbles ont lâché.  Et il fallait donc s'arrêter pour réparer.
Et il l'a fait
Gudule re-Régule comme  il a régulé tout du long. Mécaniquement, sans électricité, tout simplement.

et  il va devoir  œuvrer pendant qu'Eric guettera les monstre qu'il va croiser ( enfin pas ce soir, il  a dejà croisé les trois routes avant la nuit.

Il en aura deux autres, les DEUX routes !  Et il a fait un petit détour, en sorte d'éviter les croisements de ces routes.

Ceux croisés la nuit précédente ont eu l"air stressante  Un cargo avec un mini feux vert, histoirede laisser longtemps  le doute sur sa direction En fait il attendait de se mettre à la file avec les  4 ou 5 autres croisés déjà, Eric à mis du temps à réaliser . Comme il aurait aussi   mis un temps certain à identifier une masse immense,  comme une ile 
                                                                               : Un porte container gigantesque.

Là aussi , la Houle n'aide pas.
La houle qui avait joué des tours au Merveille.
Pour repérer ces petits points dans la nuit Sans vomir; La houle,  elle secoue. Mais il n'a pas entré d'eau  Pour le premier jour depuis ... des lustres... On en apprend tous les jours  :/


S'approcher  des cotes, ce n'est pas de tout repos !

voilà   il a dit hier  : COUCOU.PEU DORMI.REGARDE LS ETOILES ENTRE LS NUAGES.CIEL COUVERT.MER CALME.4532N 1331W CAP90.LA TERRE APROCHE.IMPRESSION ETRANGE

Et de fait il va arriver  cette semaine vraisemblablement §§

j'espere pouvoir vous livrer un reportage en temps presque réel et avec photos  (reportage poignant ou comique selon que bourriquet LE moteur  qui fait des blagues, démarrera ou pas après trois semaines de repos   ! )

J'ouvre les paris, à votre avis, combien Eric aura perdu de kilos ?

Et enfin,  un peu de stress quand même,  parce qu'il n'est plus le seul humain à circuler :

message 1h21 cette nuit :
VIENS DE CROISER 2 CARGO EN RDC & CEST MOI KI LES AI VU MERVEIL* DEVAIT PIONCER!JAI REPRIS MA ROUTE.JE VAIS PAS DORMIR EN FAIT

* le merveille, bien nommé est sensé détecter les radars Leur signal et sonner à réveiller  un bataillon  saoulé.  Il est le seul équipement électronique toujours en marche ... Et tous les cargos ont  un radar allumé, en principe.  Donc il doit avertir de l'approche de cargos ( et gros bateau de plaisance ou  station de forage )  logiquement.

message suivant  :

EN FAIT LA HOULE MASKAI LE SIGNAL*.IL Y EM AVAI 3 EN FAIT.EN REGARDANT LA CARTE EN GROS DETAIL JAI VU KE JETAIS SUR 3 ROUTES CROISES

* le signal des cargos n'arrivait donc pas au Merveille qui n'a pas fait merveille donc

et pour le suspens  encore une couche avec le dernier message reçu  :

JE FILE SUR 1 CROISEMENT DE 9 ROUTES.CEST POUR DEMAIN NORMALEMENT.JAIABATU POUR LES LAISSER AU N.EN TOUT CAS JAI BIEN LA PRESSION.

voilà, à cause de nous tous, de nos paires de chaussures so class et autres  téléphones magiques ou meubles suédois, il se ballade entre des cohortes de cargos effrayants. La décroissance,  seule solution pour la sérénité des  marins à petit bateau en bois ...

celle qui fait peur


une grosse dépression sur le point de l'attaquer  ?
en attendant il a du vent  SUD et donc CHAUD  en  principe, pour finir de sécher !

mais non en fait ça devrait aller, la dépression passe au nord 


Bon ce ne sont que des  prévisions et ça varie ( hier  la Depression passait encore plus au nord, là on voit  à la marge un front qui va le  croiser)

nautique  à parcourir


L'arrivée n'a jamais été aussi proche ( certes c'est chaque jour ainsi )  Resterait une dizaine de jours !

Allez deux petits SMS :

fetenat : ""POUR LE MOMENT JE ME FAIS BIEN DEFONC.JESPERE KE CA VA PA TRO DURER.LA MER EST ENORME.MAGNIFIC MAIS VRAIMT VIOLENT.BISOUS MOUILLES"

et hier : 45 26N 24 32W ENFIN -DE 1000 MN.YOUPI & EN +YA DU SUN! JE SUIS EN MIETTE DES DERNIERS JOURS.

Une journée de repit donc, qui devrait aussi durer  aujourd'hui. Pour secher ! ENFIN

Du mieux  donc : du soleil, ie son premier couché de soleil depuis 10 jours, mais néanmoins 2 mètres de houle et vent du nord ( froid donc).
Il est ravi d'avoir emporté son bonnet. Et aurait  aimé  une ou deux ou trois polaires de plus et un autre sac de couchage pour ne pas dormir dans le mouillé ( il rentre pas mal d'eau, même à l'intérieur  en ayant tout fermé,à cause des vagues qui ont souvent déferlé, et puis parce qu'il était constamment dans  une brume/brouillard/nuage constant)  :/ Il fait souvent  seulement une dizaine de degrés et l'eau  est aussi fraiche que l'air.

et demain une nouvelle  Depression devrait passer ( j'espère) un peu au nord, il va donc avancer sans trop morfler  ( ou pas) . Vous voyez les orages qui ont sévit en France, Ils lui sont tous passé dessus avant, pour   donner une idée ...

L'atlantique Nord, c'est pas la croisière s'amuse ! Mais quasi pas de casse, le Crea'ch est vraiment un bon bateau,  une poulie abimée et le seau hygiene

allez hop la carte :

Alors alors  il avance vite
Ce sera sans passage par les açores ... il suit les dépressions successives qui traversent l'Atlantique ( plus vite  que le Creach ...

Sa route des derniers temps :

il réponse en avoir encore pour une quinzaine de jours. Il n'a pas chaud.  il n'a que peu de soleil ( et donc il est souvent fort mouillé, entre la mer plutôt agitée, et le manque de soleil ...)
Il lui reste en frais : un chou, 3 concombres, un pamplemousse, une demi douzaine d'oignons, 1 Kg de citrons ça ira :)